Des enseignants en bonne santé – des élèves qui réussissent

Pendant toute la scolarité obligatoire, les parents confient leurs enfants aux enseignants. À ces onze années s’ajoutent généralement trois à quatre ans de formation professionnelle ou générale. C’est  une longue période ! Un bon climat d’enseignement, mais aussi l’engagement et la bonne santé des enseignants sont donc essentiels.

Le quotidien des enseignants est déterminé par différents acteurs : les élèves, les parents, les collègues, la direction de l’établissement, etc. La pandémie du COVID-19 a encore compliqué les choses : au printemps 2020, la fermeture des écoles et l’enseignement à distance ont bouleversé la vie scolaire quotidienne. Même si la fermeture des établissements scolaires n’a été que de courte durée, la pandémie a continué à compliquer l’enseignement. Les tests répétés prennent par exemple près de 45 minutes par classe – soit un cours entier. Les tests ont donc dû être organisés de manière à ce que toutes les matières soient touchées dans la même mesure. La mise en quarantaine de classes entières ou l’isolement d’élèves individuellement ont aussi posé des difficultés. Pour certains d’entre eux, cela pouvait entraîner des retards qui doivent être rattrapés. Certains enseignants sont à la limite du burn-out ou quittent la profession. Cette tendance a peut-être été renforcée par la pandémie. On constate également une pénurie d’enseignants à divers endroits, malgré d’importants investissements dans la formation initiale et continue faits par les cantons.

La santé des enseignants et des chefs d’établissement est un facteur déterminant pour la réussite des apprentissages, le bien-être et la motivation des élèves. Des études démontrent le lien entre le bien-être des enseignants et la qualité de l’enseignement : plus leur bien-être est grand, plus la qualité de l’enseignement est bonne. Percevoir du soutien, de l’enthousiasme et de l’implication de la part des enseignants a un impact positif sur le plaisir d’apprendre, la réussite éducative et la santé des élèves1. En revanche, l’épuisement émotionnel des enseignants influe négativement sur la qualité de l’enseignement : les performances et la satisfaction diminuent, les élèves se sentent moins pris en considération2. Les cantons et les communes créent les conditions permettant d’établir un environnement scolaire favorable à la santé en assurant une bonne organisation de l’école et en mettant à disposition des ressources humaines et financières ainsi que des locaux adaptés. Un bon climat scolaire dépend aussi du soutien apporté aux parents, aux familles et aux services spécialisés.

Outre les cantons et les communes, d’autres acteurs œuvrent pour une école en bonne santé. L’« Alliance pour la Promotion de la Santé des professionnels de l’École » (Radix), composée d’institutions professionnelles et d’experts, a formulé des recommandations pour la promotion de la santé du personnel enseignant. L’offre « L’école en action – prévention du stress au travail » a également pour objectif de renforcer la santé des enseignants, de la direction des établissements et des autres collaborateurs. Radix, Fondation suisse pour la santé, propose aux écoles privées et publiques un processus participatif de développement. Selon des études scientifiques, des nuisances liées à l’environnement de travail comme la qualité de l’air, le bruit ou la nature des salles de classe jouent aussi un rôle important. Comme la qualité de l’air est insuffisante dans la plupart des écoles suisses, l’OFSP a lancé le projet « Air frais, idées claires » afin de conseiller les établissements pour une aération correcte. Aérer régulièrement diminue aussi la transmission de maladies infectieuses comme le COVID-19 : une étude du canton des Grisons montre que les contaminations sont moins nombreuses dans les établissements qui assurent une aération régulière.

1 Frenzel et coll. (2009) ; Doudin, Meylan & Curchod-Ruedi (2013)
2 Rascle & Bergugnat (2016) ; Klusmann, Richter & Ludtke (2016) ; Klusmann & Waschke (2018)